30 avr 2019
La grossesse est une période délicate au cours de laquelle un suivi gynécologique rigoureux est indispensable. Bien que la plupart du temps elle se déroule normalement, des complications peuvent survenir au cours de cette période gestationnelle, mettant en danger le bébé et sa maman.
Une de ces complications, rare mais qui se fait fréquente depuis quelques années est le placenta accreta.
Qu’est ce qu’un placenta accreta ?
Le placenta est un organe qui se forme durant la grossesse. Son rôle est d’assurer le bon développement du fœtus par des échanges vitaux avec la maman.
Un placenta est accreta lorsque cet organe s’insère dans le myomètre (muscle de la paroi interne de l’utérus) au lieu de se fixer sur la muqueuse utérine. Le placenta est expulsé 30 mn environ après l’accouchement mais dans le cas de placenta accreta, le placenta reste accroché à la paroi utérine et cause une grave hémorragie post-partum.
On observe des cas de saignement du placenta ou de rupture des poches des eaux, et pour sauver le bébé et sa maman, le gynécologue fait recours à un accouchement prématuré par césarienne.
Son diagnostic
Souvent sans symptômes, le placenta accreta peut être diagnostiqué suite à des saignements au cours ou à la fin de la grossesse. Il est détectable grâce à l’échographie obstétricale et ne peut être confirmé que par une IRM (imagerie par résonance magnétique).
Pathologie souvent silencieuse, l’obstétricien peut la diagnostiquer au cours d’un accouchement par voie basse ou par césarienne.
Les facteurs de risques
Cette pathologie rare est devenue fréquente depuis quelques années. De causes inconnues, cette anomalie se forme sur les utérus cicatriciels suite à une césarienne antérieure, une chirurgie obstétricale (myome utérin) ou chez les patientes qui ont subi plusieurs IVG par curetage.
Sa prise en charge
Devant l’augmentation des cas de placenta accreta et les graves dangers encourus par la maman et son bébé, la prise en charge doit être précoce et rigoureuse.
La patiente doit en être informée pour planifier l’accouchement dans des conditions thérapeutiques spéciales et afin de prendre les bonnes décisions avec son obstétricien.
Deux alternatives de prise en charge sont possibles, un accouchement prématuré par césarienne pour stopper le saignement et atténuer les risques de l’hémorragie par extraction complète du placenta du myomètre avec une prise en charge médicale adéquate au cours et après l’accouchement (traitement hémostatique, transfusion sanguine…) si la patiente est désireuse d’une autre grossesse et tient à préserver l’utérus.
La deuxième alternative pour l’obstétricien et qui dépend de l’intensité de l’hémorragie et l’état de l'utérus (risque de déchirure du muscle utérin) est l’hystérectomie, une solution radicale obligatoire devant la gravité du cas.
L’hystérectomie est l’ablation de l’utérus après la césarienne pour éviter les risques d’hémorragies, elle engendre une stérilité secondaire définitive.
Dans les cas de placenta percera où le placenta perce la paroi utérine pour s’étendre sur les organes voisins et placenta increta où le placenta envahit la totalité des parois utérines, l’hystérectomie reste le seul recours pour l’obstétricien.