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Maladies chroniques et Ramadan : jeûner, est-ce possible ?

17 mai 2019
Maladies chroniques et Ramadan : jeûner, est-ce possible ?

Jeûner est une thérapie qui a fait ses preuves. En revanche, les patients présentant une maladie chronique et surtout celles qui prennent régulièrement des médicaments, sont souvent interdites de jeûne par leurs médecins traitants, même si elles se sentent capables de le faire.

Certains patients peuvent ne pas prendre au sérieux les impacts de leur décision et s’opposer aux instructions de leur référent médical qui veut les dissuader de jeûner. Certaines personnes, dans ce cas finissent aux urgences pour une maladie qui s’aggrave.

Quand Ramadan arrive, il faut tenir compte de plusieurs paramètres :

Les maladies que le jeûne aggrave : l'anorexie, l'hyperthyroïdie décompensée, l'épilepsie, la sclérose en plaque… sont des maladies incompatibles avec le jeûne du fait que ce dernier peut provoquer une hypoglycémie, des crises d’ulcère gastrique, la diarrhée ou la constipation, etc.
La prise de médicaments est dangereuse quand on jeûne : certains médicaments nécessitent leur prise avec de la nourriture et une boisson. Les diurétiques, les laxatifs, les sulfamides hypoglycémiants ne doivent jamais être pris en cas de jeûne.
pour faire le ramadan, il faut être en bonne santé. Certains malades sont donc interdits de jeûne.

Le diabète comme exemple

Les maladies chroniques sont nombreuses. Dans cet article, nous avons choisi de nous focaliser sur une certaine population, notamment les jeunes traités par médicaments oraux et non par insuline.
Soumis à une surveillance plus systématique et contraignante, ces derniers sont rarement autorisés à jeûner.
Pour prendre la décision de jeûner ou non, il faut commencer par consulter son médecin, comprendre les principes médicaux à prendre en compte, puis les précautions à prendre en cas de jeûne.

Recommandations aux diabétiques avant Ramadan :

1-    Les diabétiques qui ne doivent pas jeûner sont ceux :

qui ont eu des soucis de santé avant le mois de Ramadan, dont le taux de glycémie avant le mois de Ramadan n’est pas stable, et qui risquent des complications graves, qui ne peuvent pas être suivis correctement par un médecin pour des raisons d’indisponibilité, qui ne savent pas gérer une modification de traitement, en cas de perturbation ou d’erreur de prise, ceux qui ne se lèvent pas avant l’aube pour s’alimenter, boire et prendre leur traitement à une heure fixe avant le début du jeûne.

2-    Les diabétiques qui peuvent jeûner :

Ils doivent obligatoirement se soumettre à une évaluation médicale avant d’entreprendre le jeûne en mesurant leur tension artérielle et leur poids et en faisant un bilan biologique pour vérifier leurs glycémies, leur cholestérol, leur fonction rénale, etc. après quoi, le médecin décidera s’ils sont en mesure de jeûner.

Le suivi doit se faire le long du mois afin d’observer le patient et éventuellement adapter un nouveau régime médicamenteux.

Les effets indésirables des médicaments pour les diabétiques :

risque d’hypoglycémie pendant jeûne, avec les possibles malaises, chutes voire comas. L’hyperglycémie suite à la rupture du jeûne, complications très graves telles que le coma acido-cétosique, les thromboses et donc l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral (AVC).

Précaution à prendre pour jeûner :

une bonne hygiène alimentaire comprenant fruits et légumes,
éviter de consommer gras et/ou sucrés,
boire au moins un litre et demi de liquide,
faire une activité physique qui convient à votre âge et votre mode de vie.
fractionner les repas et retarder au maximum le repas du matin,
le matin, boire beaucoup et faire ses réserves de sucres lents (pain complet, céréales).
contrôler la glycémie pendant la journée,
sensibiliser l’entourage.
contactez votre médecin si un signe de déshydratation se manifeste et dure plus qu’une demi-heure : une soif intense, des urines plus sombres et plus odorantes, des vertiges, des épisodes de fatigue, voire d’évanouissement, des maux de tête, des douleurs diffuses.
si on ne se sent pas bien le premier jour du jeûne, il vaut mieux ne pas insister…

Par ailleurs, une évaluation médicale après la fin du Ramadan est conseillée. Elle permettrait d’observer l’impact du jeûne sur son bilan, son poids et l’état général du patien